Quatre enfants victimes en moins de 8 jours, la Fondation « Zanmi Timoun » appelle au respect du droit à la vie des enfants
La situation d’insécurité généralisée qui s’installe dans le pays n’épargne personne, notamment les enfants. En moins de huit jours, quatre enfants sont sortis victimes de cette situation chaotique : Samuel Jean Louis, élève du Lycée de Carrefour feuille, a été descendu d’une balle à la tête dans la zone de Caridad le mercredi 24 mai 2023 ; Denis Paul Loubendy et Denis Loudison, tous deux âgés respectivement de 13 ans et 12 ans ont été atteints l’un d’une balle à la tête et l’autre d’une balle au cœur le lundi 29 mai 2023 dans la zone de Carrefour Péan et Jeudy Bedwing, un enfant de 9 ans, élève du Collège mixte frère Raymond en deuxième année fondamentale a été touché d’une balle à la jambe dans la zone de Mon Repos (commune de Carrefour). Considérant tous ces cas de crime perpétrés à l’encontre des enfants, la Fondation « Zanmi Timoun » condamne leurs auteurs ainsi que le silence complice des autorités étatiques à qui ces actes sont imputables.
Le port de l’uniforme au cours de toute notre histoire du pays a toujours été signe de protection. Ainsi, convient-il de préciser que ces enfants susmentionnés ont été victimes pendant qu’ils se rendaient ou revenaient de l’école. Si l’on se réfère à l’histoire, l’assassinat de trois écoliers (Jean Robert Cius, Daniel Israel et Mackinson Michel) aux Gonaïves le 28 novembre 1985 ou de Roseline Vaval le 5 mars 1990 à Petit Gôave a grandement soulevé la colère de la population jusqu’à aboutir au départ des pouvoirs en place. À cette liste peut s’ajouter, plus récemment, les noms de Roberto Badio Thelusma et Evelyne Sincère, sans compter tous les enfants victimes des massacres des quartiers populaires. Il est important que les enfants se sentent en sécurité dans leurs écoles, chez eux et dans les rues.
De plus, la constitution haïtienne de 1987, les conventions, accords et traités internationaux signés et ratifiés par Haïti imposent une grande obligation de l’État vis-à-vis des enfants quant à leur protection. En effet, l’article 3 de la Convention relative aux droits de l’enfant fait de l’intérêt de l’enfant une considération primordiale. En conséquence, la Fondation « Zanmi Timoun » exhorte le gouvernement de la République à créer un climat propice à garantir le droit à la vie de la population, spécialement celui des enfants car même en temps de guerre les enfants doivent faire exemption de toute violence. La Fondation « Zanmi Timoun » exige du pouvoir en place de meilleures conditions d’évolution et d’épanouissement des enfants sur le territoire national.
Fait à Port-au-Prince, le 6 Juin 2023
Claiff REFUSE
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