Paralysie des activités scolaires : la Fondation « Zanmi Timoun » appelle aux acteurs/rices concernés à des actions urgentes en faveur des enfants
La Fondation « Zanmi Timoun » exprime une profonde préoccupation relative à la violation continue des droits de l’Enfant en Haïti, notamment leurs droits à l’éducation et à la protection. Depuis le début du mois de mars, la situation sécuritaire et socio-politique tourne au chaos sur toute l’étendue du territoire nationale. Ce qui a occasionné la fermeture de la majorité des écoles au sein de la capitale et dans divers autres départements du pays. Dans le temps, les écoles ont toujours été considérées et respectées comme étant des lieux sûrs, mais au cours de ces derniers mois, elles ont été prises pour cible par des groupes armés et certains politiciens. En outre, elles font l’objet de plusieurs actes malsains tels que des pillages et rançonnages comme alternative lucrative à d’autres formes d’extorsion et de criminalité des bandes armées.
Depuis plus de deux semaines, des institutions du système éducatif sont prises en otage par des groupes armés, ce qui constitue une violation du droit à l’éducation des enfants et des jeunes haïtiens. Au cours du mois de février, 30 écoles ont été fermées en raison de la montée de la violence dans les zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince, tandis que plus d’une école sur quatre est restée fermée depuis octobre 2022 dans le pays. L’accès à l’instruction reste fortement compromis face à la situation sécuritaire qui est encore très tendue. Pourtant, selon l’article 28 de la Convention internationale relative aux droits de l’Enfant signée et ratifiée par l’État haïtien et l’article 32 de la Constitution haïtienne de 1987, le droit à l’éducation est un droit fondamental et il doit rester inviolable même en temps de crise. Outre cela, de nombreuses écoles sont transformées durant ces derniers jours en camp d’hébergement pour les réfugiés des quartiers touchés directement par les violences armées. Ce qui risque de compliquer davantage le retour en classe pour les élèves de ces établissements et d’augmenter le taux d’analphabétisme dans le pays.
Face à l’extrême gravité de cette situation, la Fondation « Zanmi Timoun » demande aux acteurs et actrices de la vie politique de trouver un consensus pour la mise en place rapide de dispositions efficaces en vue d’assurer la reprise des activités scolaires. Par ailleurs, établir un environnement bienveillant afin de garantir la continuité du processus de transmission de savoir est une obligation de l’État et de toutes personnes en position d’autorité par rapport aux enfants. L’accès à l’instruction étant un service essentiel, l’Etat haïtien doit prendre toutes les dispositions nécessaires pour que les enfants ne tombent pas dans un cycle de privation de l’instruction.
La Fondation « Zanmi Timoun » demande également aux autorités étatiques et les acteurs/rices concerné.es de prendre toutes les mesures nécessaires pour accompagner les personnes réfugiées afin qu’elles libèrent les établissements scolaires. Elle demande également aux acteurs et actrices politiques de trouver une issue consensuelle à la crise politique en vue du retour à la normalité institutionnelle et démocratique pour une protection optimale des droits de l’Enfant dans le pays.
Fait à Port-au-Prince, le 18 mars 2024
Besnard FELIX
Responsable de Programme
d’Intervention et de Réinsertion Sociale
Tel : (509) 3847-8918/4186-3815