La Fondation « Zanmi Timoun » s’inquiète de l’annonce de la réouverture des classes pendant la propagation de la COVID-19
La Fondation « Zanmi Timoun » constate qu’après quatre (4) mois de fermeture des écoles en raison de la propagation du nouveau coronavirus, le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) annonce la réouverture des classes pour ce mois d’août, sans un plan sanitaire réel et efficace pour toutes les écoles. Ainsi, les enfants vont reprendre le chemin de l’école, en dépit de la faiblesse des dispositifs sanitaires contre la pandémie. En outre, la Fondation « Zanmi Timoun » observe qu’aucun travail de réaménagement n’a été effectué dans les écoles publiques, tenant compte des mesures de distance physique et de lavage des mains qui ne sont pas au rendez-vous.
En effet, aujourd’hui avec la pandémie occasionnée par le nouveau Coronavirus qui a bouleversé les systèmes sanitaires des grands pays, une plus grande réflexion est réclamée, d’autant plus que, certains pays qui ont rapidement levé l’état d’urgence sanitaire, ont dû fermer à nouveau à cause d’une nouvelle vague de propagation. Selon le rapport journalier sur la propagation du virus, publié par le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) en date du 5 Août 2020, plus de 500 enfants sont touchés par la COVID-19 et plus de onze (11) décès sont enregistrés en Haïti. Des chiffres qui doivent nous angoisser et montrer que la population exposée n’est pas totalement sensibilisée. Nous retrouvons également, l’environnement des écoles qui est sujet de doute et fonctionnent dans des situations salubrités.
Par ailleurs, certains parents s’inquiètent pour la santé de leurs enfants tout en pensant que la majorité des salles de classes sont coincées et il n’y a pas réellement de bloc sanitaire adéquat pour les élèves et le personnel enseignant qui sont obligés de faire leurs besoins physiologiques à même le sol. Qui plus est, il n’y a pas réellement d’eau pour se laver les mains. Dans les rangs des autorités étatiques aucun protocole sanitaire n’est établi sinon, ce qu’elles proposent est irréalisable car certains établissements qui ne disposent pas d’espaces réels d’épanouissement des enfants et des jeunes.
Haïti est un pays vulnérable sur le plan sanitaire. Aussi le droit à la santé de la population n’est pas totalement effectif et par conséquent, les enfants seront toujours les principales victimes. Rappelons l’effet douloureux du choléra en 2010 en Haïti qui a causé la mort de centaines (100) d’enfants par rapport à la négligence des autorités haïtiennes. Or la COVID-19 est bien réelle et présente sur le territoire depuis le mis de mars 2020. .
Pour la réouverture des classes, la Fondation « Zanmi Timoun » souhaite que le gouvernement prenne toutes les mesures nécessaires afin de créer une pleine confiance chez les parents et que la protection des élèves soit garantie contre une éventuelle propagation de la maladie dans les rues et dans l’enceinte même des établissements scolaires. En effet, la Fondation « Zanmi Timoun » exhorte les autorités haïtiennes de prendre toutes les mesures nécessaires en vue de garantir le droit à l’éducation de tous les enfants en Haïti conformément à la Constitution de 1987 et à la Convention internationale relative aux droits de l’enfant de 1989.
Fait à Port-au-Prince, le 7 Août 2020
Guylande MESADIEU
Coordonnatrice
(509) 3612 5866