La Fondation « Zanmi Timoun » interpelle l’État haïtien à prendre ses responsabilités afin d’éviter que des enfants soient des victimes innocentes d’agression
La date du 4 juin marque la journée internationale des enfants victimes innocentes d’agression, date à laquelle les Nations Unies ont choisi pour rappeler que des jeunes continuent à subir des violences physiques, mentales ou encore émotionnelles par milliers notamment en Haïti ou ils sont livrés à eux-mêmes. Ces derniers temps, le constat est patent. Le pays vit une situation de crise généralisée, des scènes de violences de criminalité qui tournent en boucle sur les réseaux sociaux à longueur de journée. Cette vague de criminalité laisse toutes les couches de la société haïtienne sans répit. L’une des préoccupations de la Fondation « Zanmi Timoun », c’est l’augmentation vertigineuse des cas de violence à l’égard des enfants, dans les zones urbaines et aussi dans les zones rurales.
Par ailleurs, les conflits armés qui gangrènent la société haïtienne rend la vie des citoyens, des citoyennes dramatiques, en particulier celle des enfants, qui font de plus en plus face au danger. La Fondation « Zanmi Timoun » constate que les enfants des rues sont considérablement diminués sans pourtant une prise en charge totale de ces derniers par l’État haïtien. Où sont–ils passés ? Ne seraient-ils pas enrôlés dans des groupes armés ? Tels sont les questionnements qui scintillent au sein de la Fondation « Zanmi Timoun » et qui suscitent une obligation d’enquête auprès des enfants des rues.
Durant les cinq (5) premiers mois de l’année 2022, la Fondation « Zanmi Timoun » a monitoré un ensemble cas de violation à l’encontre des enfants qui nécessitent une attention particulière de l’état haïtien, garant des droits fondamentaux des enfants. Deux enfants âgés de 3 et de 4 ans ont été enlevés par des groupes armés le mercredi 2 février 2022 sur la route de Caradeux ; une adolescente âgée de 16 ans a été tuée dans la soirée du vendredi 4 février 2022 à Canapé-vert ; neuf (9) bébés jetés en mer sur ordre d’un Capitaine mercredi 9 mars 2022 par les migrants haïtiens qui ont pris la mer à partir de Jérémie ; un mineur incarcéré s’est éteint dans sa cellule à la prison de Jérémie le mercredi 13 avril 2022 ; une fillette de 4 ans a été violée par un homme de 39 ans à Duchity dans la Grand’Anse le 8 mars 2022 ; un directeur d’école a lancé des propos injurieux au détriment d’une élève suite à la diffusion d’un audio, sur radio Caraïbes le lundi 9 mai 2022 ; environ 10 enfants ont été tués en 10 jours lors de la guerre des gangs armés à la Plaine du Cul-de-Sac qui a débuté le dimanche 24 avril.
La Fondation « Zanmi Timoun » étant qu’Organisme de défense et de promotion des droits de l’Enfant, profite de l’occasion pour exhorter les autorités du pays à prendre leurs responsabilités, afin de détourner les extrémistes violents qui les prennent pour cibles, et poursuivre en justice tous les auteurs et co-auteurs des actes de violence sur les enfants pour leurs forfaits. Ils doivent d’une part, veiller à ce que les écoles soient exemptes de violences et de traitements inhumains et soient des lieux d’apprentissage accueillants pour les enfants. D’autre part, appuyer les activités saines destinées aux jeunes, pour leur intégration de façon constructive à la société, et pour endiguer la criminalité et la violence récurrente.
Fait à Port-au-Prince, le 3 juin 2022
Joseph Richard FORTUNE
Responsable de Communication
(509) 3187 73 63