Détention illégale des mineures /mineurs en République Dominicaine : la Fondation Zanmi Timoun lance une alerte aux institutions défendant les droits de l’Enfant
Depuis quelques années, La Fondation « Zanmi Timoun » observe la déportation des haïtiens immigrés en République Dominicaine. En fait, ce phénomène s’est amplifié en raison de la tension diplomatique actuelle liée à la construction du canal à Ouanaminthe. Ce qui implique des cas particuliers où même les enfants de bas âge ne sont pas épargnés. De ce fait, comme étant une institution défendant les droits de l’Enfant, la Fondation « Zanmi Timoun » lance un appel pour attirer l’attention de ses différents partenaires notamment ceux qui s’inscrivent dans le domaine de la protection et les droits de l’Enfant y compris ceux qui s’occupent des affaires des migrants.
En effet, depuis le début du mois de septembre 2023, la déportation massive et la maltraitance des haïtiennes et haïtiens en République Dominicaine s’accélèrent et prennent une autre forme. Ce qui favorise les cas de détentions illégales des mineures / mineurs par les autorités dominicaines. Ces cas de déportation touchent non seulement les haïtiens légaux et illégaux mais aussi les enfants de bas âges nés sur le territoire dominicain. Ce phénomène se produit dans différents espaces : école, transport en commun, maison, hôpital etc. Cela dit, le droit des haïtiens notamment les enfants sont bafoués sur le territoire dominicain.
En outre, il y a des cas très particuliers qui attirent l’attention de la Fondation « Zanmi Timoun » comme étant une institution qui a pour mission de promouvoir et défendre les droits de l’Enfant en Haïti. En effet, selon les représentants du bureau de la Fondation « Zanmi Timoun » à Belladère, il y a plusieurs parents haïtiens déportés de la République Dominicaine qui n’ont plus les nouvelles de leurs enfants. Parmi les cas précis nous retrouvons, une jeune haïtienne de 23 ans nommée Jacqueline GABRIEL qui habitait à Ti Lembo, arrêtée par l’immigration dominicaine à Santiago avec sa fille de onze mois, mais elle est rapatriée sans celle-ci. Nous pouvons citer également le cas de Edalène SAINT CROIX une jeune haïtienne de 29 ans, qui habitait à La Romana avec son fils de deux ans, également arrêtée et rapatriée sans celui-ci. Il y a d’autres cas repérés par nos collaboratrices et collaborateurs sur ce phénomène de détention illégale des mineures / mineurs par l’immigration dominicaine. Cette situation est contraire à la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant ratifiée par l’Etat dominicain.
Enfin, cet appel est lancé par la Fondation « Zanmi Timoun » pour solliciter un éveil collectif des organisations œuvrant dans la protection et la défense des droits de l’Enfant en Haïti et en République Dominicaine. Il importe d’avoir les yeux ouverts sur la situation des migrants haïtiens qui subissent des agressions et attaques de toutes sortes depuis la fermeture de la frontière. Autrement dit, cet appel est lancé dans le but de mettre le projecteur sur toutes les formes de maltraitance que subissent les haïtiennes et les haïtiens notamment les enfants qui sont gardés de manière illégale en République Dominicaine. De ce fait, la Fondation « Zanmi Timoun » appelle les acteurs étatiques et non-étatiques à agir au regard de leurs missions pour pouvoir donner une réponse efficace à ce phénomène.
Fait à Port-au-Prince, le 28 septembre 2023
Manoach PRESNA
Responsable de Programme
Tel : 509 3746-7196 / 3396-1778