Attaque contre l’institut Monfort à la croix-des-Bouquets : la Fondation « Zanmi Timoun » interpelle l’État sur ses responsabilités face à la terreur des hommes armés
La commune de la Croix-des-Bouquets est sous l’emprise des hommes armés qui terrorise la population crucienne depuis un certain temps. En effet, ces dernières semaines, la zone est le théâtre d’affrontements entre les bandits et les forces de l’ordre, rendant la situation extrêmement difficile. Une situation qui a trop durée et qui touche même des enfants qui sont en situation de vulnérabilité. Dans la nuit du 2 août 2024, l’institut Monfort, situé à Duval 30, une localité dans la commune de Croix-des-Bouquets, a été la cible des hommes armés appartenant au groupe « 400 mawozo ».
Cet institut qui accueillait des enfants sourds-muets et des sourds-aveugles pour une éducation spécialisée, hébergeait plus d’une cinquantaine d’enfants à besoins spéciaux au moment de l’attaque. Le lendemain, les responsables du centre ainsi que les enfants se sont retrouvés dans la rue, cherchant désespérément un abri sans la protection de l’État. Ainsi, la Fondation « Zanmi Timoun » exprime sa profonde inquiétude face à la détérioration du phénomène d’insécurité qui gangrène notre société où les droits humains sont violés systématiquement. Elle condamne avec la plus grande rigueur cette attaque, symbole de la vulnérabilité croissante des enfants dans notre pays. La Fondation « Zanmi Timoun » interpelle les autorités gouvernementales et policières à accompagner les enfants du pays, l’avenir de notre société.
La Fondation « Zanmi Timoun » reste par ailleurs préoccuper face à la violation continue des droits des enfants dans le pays par des individus lourdement armés, agissant en toute impunité. Ces enfants vulnérables ne bénéficient d’aucune protection de la part des autorités, qui restent passives, avec un manque de volonté de faire régner la paix dans la cité. Les articles 19 et 34 de la Convention internationale relative aux droits de l’Enfant, dont Haïti est État partie, stipulent clairement que les enfants ont le droit d’être protégés de la violence. Pourtant, ce récent acte de violence démontre une nouvelle fois que trop d’enfants en Haïti sont victimes de l’insécurité. Et, ce cas est un de trop pour que l’État continue de fermer les yeux, malgré ses obligations constitutionnelles et conventionnelles. Ces assaillants ont laissé ces enfants avec un traumatisme qui pourrait avoir des répercussions durables sur leur avenir.
Face à ces faits, la Fondation « Zanmi Timoun » demande aux autorités gouvernementales de prendre des mesures drastiques pour rétablir la sécurité sur tout le territoire et protéger la vie des habitants. Ce qui sera un grand bien pour la population, notamment pour les enfants qui sont actuellement en grande difficulté. Ils sont séparés de leur famille biologique et/ou adoptive. Ils dorment dans les rues dans des conditions pitoyables et honteuses. De plus, ils sont victimes de viols, d’agressions physiques et psychologiques, sans que les autorités ne les apportent du secours.
La Fondation « Zanmi Timoun » demande à l’État haïtien de prendre toutes les dispositions adéquates pour garantir les droits de la population, en particulier ceux des enfants dans toute leur intégralité. Elle exige également à l’État de donner une assistance particulière à ces enfants sourds-muets et sourds-aveugles qui sont actuellement dans une situation dramatique. Il est important de les aider à trouver des logements appropriés et de les assister sur le plan humanitaire.
Fait à Port-au-Prince, le 9 août 2024
Besnard FELIX
Responsable de Programme d’Intervention
et de Réinsertion Sociale
Tel : (509) 3847 8918