Assassinat de deux enfants de moins de 10 ans à Croix-des-Bouquets : la fondation « Zanmi Timoun » indignée par ce drame, condamne l’irresponsabilité de l’État haïtie
L’année 2023 a été extrêmement difficile pour la population haïtienne, en particulier pour les enfants, une catégorie considérée comme vulnérable. En plus de toutes les péripéties qu’ils ont vécues, en cette fin d’année, ils n’ont pas reçu de cadeaux. En plein jour de Noël, soit le lundi 25 décembre 2023, deux enfants de moins de 10 ans ont été assassinés lors d’une attaque brutale perpétrée par un groupe armé contre une famille à Croix-des-Bouquets. La fondation « Zanmi Timoun » est abasourdie par cette nouvelle et condamne avec vigueur ces attaques contre des enfants.
Par ailleurs, le pays fait face à une crise humanitaire aiguë, marquée par une propagation alarmante des violations des droits humains. En effet, lors des conflits armés en Haïti, les attaques n’épargnent pas les civils, les enfants y compris. Cette attaque susmentionnée qui a couté la vie à ces deux fillettes ne fait que s’ajouter au bilan catastrophique de la situation des droits de l’Enfant en Haïti. Il faut bien se rappeler que la semaine précédant la Noël, une mineure a été victime d’une attaque meurtrière de cette même bande armée à Ganthier. Or, Meurtre et mutilation des enfants en temps de conflits armés font partie des six violations graves des droits des enfants, et considérés par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) comme crime contre l’humanité.
Ces actes de violence revêtent des dimensions multiples au sein de la communauté haïtienne. D’une part, des enfants ont été victimes de violences physiques et sexuelles, tandis que des milliers d’autres ont été contraints de se déplacer à travers le pays en raison des violences perpétrées par des groupes armés. De plus, certains enfants voient leur droit à l’éducation bafoué, car leurs établissements ont dû fermer en raison de l’insécurité ou ont été occupés par des personnes déplacées de leur domicile pour les mêmes raisons.
D’autre part, il y a la situation des enfants non accompagnés traversant la République Dominicaine exposés à la traite et à d’autres types d’exploitations ; des enfants détenus dans des prisons sans être jugé ni condamné ; des enfants se trouvant dans des conditions domestiques et dans les rues ; des enfants démunis qui intègrent les gangs armés et ceux frappés par la faim. Sans oublier que récemment, nous faisons face à une promotion de maltraitance physique et verbale sur les réseaux sociaux, encouragée de manière consciente ou inconsciente par un nombre important de la population.
La fondation « Zanmi Timoun », en tant qu’avant-gardiste des droits de l’Enfant, exhorte l’État haïtien de garantir le droit à la sécurité de la population, un droit fondamental à la personne humaine tel que prévu dans la Constitution haïtienne de 1987. Elle rappelle également aux autorités qu’il est de leur devoir de rétablir un État stable et fort, capable de protéger les valeurs, les traditions, la souveraineté et la vision nationale.
Parallèlement, la fondation « Zanmi Timoun » exige instamment la mise en place des mesures concrètes pour mettre fin aux attaques armées qui n’épargnent pas les enfants. Face à cette situation, un sursaut collectif de toutes les forces vives de la nation en faveur des enfants est plus que nécessaire afin de pallier toutes ces violations qui ravagent notre société et assurer un avenir plus sûr et plus stable pour les générations à venir. La Fondation « Zanmi Timoun » appelle ainsi à l’unité nationale pour protéger les droits fondamentaux des enfants et construire un avenir où ils peuvent grandir en toute sécurité et prospérer.
Fait à Port-au-Prince, le 29 décembre 2023
Manoach PRESNA
Responsable de Programmes
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