Déportation des migrants haïtiens: La Fondation « Zanmi Timoun » souhaite une prise en charge complète des familles déportées par l’Etat haïtien
Dans certains pays où les haïtiens se sont installés massivement et surtout de manière irrégulière, leur présence constitue une image de la misère en Haïti, de l’instabilité politique et institutionnelle dans le pays. Alors, ces dernières années, l’on constate qu’ils sont sujet malheureusement à des déportations brutales et souvent en dehors de toutes les procédures légales et les lois internationales en la matière. La Fondation « Zanmi Timoun » demande qu’une action concrète soit prise en faveur des familles déportées en violation des lois nationales et des conventions internationales.
Chaque année, les migrants et les réfugiés ont une date importante qui marque leurs droits. Cette date prise en assemblée générale des Nations Unis est célébrée le dernier dimanche du mois de septembre et cette année, elle est célébré le 26 septembre 2021 sous le thème choisit par le Pape François « vers un « nous » toujours plus grand ». Malgré l’initiation de cette date, les migrants font toujours l’objet de déportation surtout les haïtiens vivant en terre étrangère, particulièrement en République Dominicaine, aux Etats-Unis, les deux pays de l’Amérique latine de la Caraïbe et autres.
La Fondation « Zanmi Timoun » constate qu’aux cours de ces dernières années la République d’Haïti est plongée dans une crise structurelle à nul autre pareil impactant toutes les institutions de l’Etat conduisant à un ensemble de crise tant sur le plan économique, politique, sécuritaire et social et sur le plan environnemental. Des tremblements de terre et des cyclones à répétions aggravent la situation existentielles des haïtiens et haïtiennes. Ces situations douloureuses ont poussé bon nombre de familles accompagnées de leurs enfants à émigrer en terre étrangère très souvent de manière irrégulière. En dépit de tous ces maux dont subit le pays, les autorités de ces pays ne font aucune considération pour ces milliers sans papier haïtiens et haïtiennes. Assez souvent, les enfants font toujours partie du rapatriement et ne sont nullement accompagnés.
En République Dominicaine, notamment, avec la montée du président Luis Abinader à la magistrature suprême, le processus de déportation s’est intensifiée, plusieurs dizaines haïtiens et haïtiennes occupant illégalement l’espace dominicain se sont vu déportés(es). Ainsi, en 2021 le mouvement n’a pas changé, malgré l’état actuel du pays. De ce point de vu, de janvier 2021 à août 2021, la Fondation « Zanmi Timoun » a inscrit 177 enfants non accompagnés (ENA) rapatriés, dont 27 fillettes et 150 garçonnets par les autorités dominicaines et la Cosejo Nacional para la Ninez y la Adolescencia (CONANI) dans les points officiels et non officiels dans le département du centre d’Haïti. Malheureusement, la migration est devenue pour les haïtiens la seule tentative d’échapper à la misère, à l’insécurité et à la famine. Du côté des Etats Unis, la déportation des milliers haïtiens et haïtiennes ne cesse d’être au fil de l’actualité en violation des lois étasuniennes et des conventions internationales.
Sous le pont Del Rio (Texas), ville frontalière entre Mexique et les Etats-Unis, des haïtiens sont sauvagement chassés. Des femmes, des fillettes et bébés accompagnés ou non accompagnés se sont humiliés, déshumanisés comme au temps de l’esclavage sous les yeux grands ouverts du monde entier en ce plein 21ème siècle. Selon les informations fournies par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), plus de 3,500 personnes ont été déportées des Etats Unis d’Amérique durant les 10 derniers jours. Cependant, Zanmi Timoun estime le nombre de personnes déportées pourrait dépasser 4000 par rapport aux dernières expulsions durant les dernières 24 heures.
Suite à cette déportation massive des migrants haïtiens, la Fondation « Zanmi Timoun » souhaite un recadrage dans les relations diplomatiques entre ces pays, notamment les Etats Unis, la République Dominicaine pour une meilleure coopération, une meilleure harmonisation et pour la défense des droits des migrants. En outre, elle souhaite que les familles déportées soient prises en charges par les autorités gouvernementales. Pour cela, ces familles identifiées doivent recevoir un accompagnement psychologique, un accompagnement pour des Activités Génératrices de Revenu (AGR) afin qu’elles puissent répondre à leurs besoins primaires et ceux des enfants.
Fait à Port-au-Prince, le 28 septembre 2021
Joseph Richard FORTUNE
Responsable de Communication
(509) 3187 7363