Une rentrée des classes particulière : la Fondation « Zanmi Timoun » exprime ses inquiétudes.
Sur tout le territoire de la République d’Haïti, l’année académique 2021-2022 demeure une véritable entrave pour les familles, particulièrement celles du grand Sud qui sont touchées par le violent séisme du 14 août 2021. En effet, les dommages sont considérables et vient greffer aux multiples problèmes récurrents du pays. D’ailleurs, le bilan partiel de la Direction de la Protection Civile (DPC) en date du 24 aout 2021, a fait état de 2,207 morts, 320 disparus, 12,268 blessés, 52,953 maisons détruites et 77,006 maisons endommagées. Malheureusement, pour le moment aucun bilan actualisé n’est publié malgré de nouveaux corps retrouvés sous les décombres dans les communes concernées.
De nombreuses écoles sont détruites, fissurées et / ou endommagées dans le grand Sud. Ces bâtisses représentent un danger imminent pour la vie des enfants, des responsables et celle des personnels qui auront à fréquenter le milieu scolaire au quotidien. Le sol fendu dans quelques régions s’avère être un autre danger pour tout le monde. Jusqu’à présent, après plus de deux semaines du séisme, beaucoup de personnes dans des zones reculées se trouvent sans assistance des autorités étatiques et des organisations humanitaires. Et le grognement ne cesse de se faire entendre par les nombreuses victimes de la catastrophe. De plus, nombreux sont les enfants qui sont victimes directement ou indirectement du passage du séisme du 14 août 2021. Cette situation difficile peut occasionner des comportements post-traumatiques chez les enfants vu que, certains d’entre eux n’avaient jamais vécu une pareille situation
La Fondation « Zanmi Timoun » rappelle que la crise politique, économique, sécuritaire du pays avait déjà impacté de façon négative les conditions de vie de la population haïtienne. Environ trois mois avant la fermeture des classes pour l’année scolaire 2020/2021, les établissements scolaires dans des quartiers populaires comme Martissant, Bel-air, Delmas 2, La Saline, Croix des Bouquets étaient restées fermées à cause des conflits armées. Beaucoup de familles sont éparpillées. Plusieurs centaines de familles sont logées dans le centre sportif de carrefour, sur des places publiques. En regard de ce constat, l’on peut se demander si les autorités gouvernementales ont déjà créé les conditions propices pour une éventuelle rentrée scolaire pour l’année 2021-2022 sur le territoire national ?
Fort de ces constats, la Fondation « Zanmi Timoun » invite le Gouvernement de la République de bien vouloir réfléchir sur les conditions des familles et les enfants en particulier dans un tel contexte et la date de l’ouverture des classes afin que tous les enfants puissent jouir pleinement de leur droit à une éducation de qualité. Elle recommande au Ministère d’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) :
• De prendre des dispositions pour permettre aux enfants d’assister à des séances d’appui psychosocial les permettant de bien appréhender la situation post séisme pour une bonne année scolaire ;
• De construire des hangars à la place des écoles détruites pour éviter moins de perte en vie humaine en cas d’éventuels séismes à l’avenir ;
• D’instituer un cours relatif aux mouvements sismique dans les écoles publiques et privées dans tout le pays.
Fait à Port-au-Prince, le 31 août 2021
Joseph Richard FORTUNE
Responsable de communication
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