La Fondation « Zanmi Timoun » tire la sonnette d’alarme sur la situation critique des enfants haïtiens et appelle à des actions urgentes à l’occasion du 20 novembre 2024
La Journée internationale des droits de l’enfant, célébrée chaque année le 20 novembre, est une occasion importante pour sensibiliser à la nécessité de protéger les droits des enfants à travers le monde. Cette journée commémore également l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant de 1989 par les Nations Unies. La célébration des événements de cette année se déroulera autour du thème « Ecoutons l’avenir. Défendons les droits de l’Enfant ». De ce fait, la Fondation « Zanmi Timoun » souhaite attirer l’attention sur la situation préoccupante et alarmante des enfants en Haïti. Dans un contexte où leurs droits fondamentaux sont gravement menacés par la crise politique et l’instabilité institutionnelle, l’insécurité, la violence et les difficultés économiques, il est impératif de faire entendre leurs voix. Il est aussi un moment idéal de renforcer les actions en faveur la protection des enfants haïtiens et de leur avenir.
Aujourd’hui, tandis que des millions d’enfants dans le monde font face aux défis du changement climatique et des évolutions technologiques, les enfants haïtiens se trouvent dans une situation unique et critique devant la montée de l’insécurité impliquant les jeunes adolescents. Ils sont exposés à une insécurité quotidienne, des violations de leurs droits fondamentaux, et un accès limité aux services essentiels. En Haïti, les enfants subissent de plein fouet les conséquences de l’insécurité galopante et de l’instabilité sociale. Ils sont confrontés à la violence, à la malnutrition, aux déplacements forcés, et à un accès réduit à l’éducation, aux soins de santé de base, et à un abri sûr. La situation est particulièrement critique dans certaines zones urbaines comme Port-au-Prince, où plus de 80 % du territoire est contrôlé par des groupes armés, menaçant directement leur droit à une vie digne.
Le thème « Écoutons le futur » nous invite à accorder une attention particulière aux besoins et aux aspirations des jeunes générations. Pour les enfants haïtiens, cela signifie vivre en sécurité, aller à l’école sans crainte, et bénéficier d’une alimentation adéquate. Malheureusement, ces droits universels sont souvent hors de portée en raison d’une crise humanitaire sans précédent dont ils sont les principales victimes. La Fondation « Zanmi Timoun » alerte également sur les déportations massives de citoyens haïtiens par la République Dominicaine, incluant de nombreux enfants souvent non accompagnés, et sur les attaques récurrentes dans des quartiers comme Solino. Ces événements exacerbent une situation déjà désastreuse, où les enfants vulnérables sont exposés à des risques accrus de violence, de maltraitance, de malnutrition, et d’exploitation.
Face à cette situation alarmante, la Fondation « Zanmi Timoun » appelle à une mobilisation immédiate des autorités haïtiennes, des organisations internationales, et de tous les acteurs de la société civile pour une protection minimale aux enfants et aux jeunes. Dans cette perspective, elle recommande :
1. La mise en œuvre de politiques efficaces pour protéger les enfants dans les zones les plus vulnérables.
2. L’instauration de programmes de soutien pour les familles affectées par la crise actuelle.
3. Une coordination renforcée des efforts nationaux et internationaux pour répondre à cette urgence humanitaire dont les enfants sont les premières victimes.
La Fondation « Zanmi Timoun » reste fermement engagée dans la protection et la défense des droits des enfants en Haïti et continue de plaider pour que leur sécurité, leur éducation, et leur bien-être soient des priorités nationales. Ensemble, écoutons le futur. Donnons aux enfants d’Haïti les moyens de rêver et de construire un avenir meilleur. Ne les laissons pas être les victimes silencieuses de cette crise. Si nous n’agissons pas aujourd’hui, nous risquons de compromettre l’avenir de toute une génération. Les enfants sont l’avenir de la nation haïtienne : leur protection est une responsabilité collective.
Fait à Port-au-Prince, le 20 novembre 2024.
Besnard FELIX
Responsable de Programme d’Intervention
et de Réinsertion Sociale
Tél : +509 3847 8918