Journée internationale de la paix : la Fondation « Zanmi Timoun » exhorte l’État haïtien à agir contre la violence dévastatrice qui ronge la société haïtienne
Le 21 septembre a été dédié par l’assemblée générale des Nations-Unis : Journée Internationale de la Paix depuis tantôt 43 ans. Cette journée a été également désignée en 2001 par l’assemblée générale, comme période de non-violence et de cessez-le-feu. À travers cette initiative, les acteurs internationaux aspirent non seulement à parvenir vers la réduction des conflits dans le monde, mais aussi à promouvoir la compréhension mutuelle et la coopération dans la résolution des conflits, et c’est ainsi que le thème de cette année de 2024 est : « Promouvoir une culture de paix ». Alors que cette journée a été instituée afin d’inciter les États et les communautés à prioriser une culture de la non-violence, la réalité en Haïti reste pour sa part très préoccupante. En effet, la population haïtienne est prise en otage depuis plusieurs années par des groupes armés qui sèment la terreur sur leur passage, en commettant leurs exactions sous l’indifférence des autorités du gouvernement de facto.
La Fondation « Zanmi Timoun », en tant qu’organisme de défense des droits humains, particulièrement les droits de l’Enfant, demande aux autorités haïtiennes de prendre les dispositions nécessaires afin de restaurer la paix et la sécurité en vue de garantir la bonne marche de la société haïtienne pour que les enfants puissent évoluer dans une atmosphère sereine. Depuis plusieurs années, la population haïtienne est en proie à un climat de violence effrénée qui déstabilise le quotidien des habitants et les habitantes tant au niveau de la capitale que dans certaines villes de province. Entre massacres, assassinats, enlèvements, viols et pillages, la population ne sait plus vers qui se tourner, vu que les autorités haïtiennes tardent à intervenir en vue de remédier à cette situation de souffrance. La violence armée qui sévit en Haïti a déjà causé la mort de milliers d’haïtiens dont des enfants et a forcée des milliers d’autres, à fuir leur demeure pour aller se refugiés dans des sites, où les conditions de vie sont lamentables, et continue encore à priver la population de ses droits fondamentaux. Selon la représentation du Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’Homme, pour le premier trimestre de cette année, environ 2.505 personnes ont déjà été tuées ou blessées à la suite de violence liée aux gangs armés, sans compter les nombreuses autres victimes recensées dans les rapports précédents.
Par ailleurs, il importe d’accorder une attention particulière à cette catégorie considérer parmi les plus vulnérables de la population, il s’agit bien des enfants, qui subissent eux aussi les aléas de la violence armée à travers le pays. Aussi, à cause de cette situation, le droit à l’éducation de beaucoup d’entre eux sont menacés. Ils ont été témoins de scène horrible et sanglante, ce qui risque de provoquer des troubles émotionnels, certains enfants ont même été tués ou blessés, dans les quartiers populaires comme dans les camps de fortune. De nombreux autres, notamment des filles, sont victime de harcèlement et de violence sexuelle. Entre l’augmentation de la pauvreté et l’aggravation de la crise sociopolitique provoquée par la violence armée, la population haïtienne, notamment les enfants, deviennent de plus en plus vulnérables, tandis que leurs droits continuent à être fouler aux pieds face à l’insouciance des autorités gouvernementales.
La population haïtienne confronte pas mal de difficultés et particulièrement les enfants, c’est la raison pour laquelle la Fondation « Zanmi Timoun » demande à l’État haïtien de respecter ses engagements, afin de mettre des moyens adéquats pour soutenir les enfants en situation difficile. L’État haïtien doit endosser ses responsabilités qui sont de garantir le bien-être et la sécurité à l’ensemble de la population, en adressant une réponse ferme aux groupes armés qui terrorisent la population, et en renforçant l’appareil judiciaire. En outre, les autorités concernées doivent veiller à la mise en application rigoureuse des politiques publiques capable de libérer la population haïtienne du joug de la pauvreté et œuvrer pour la construction d’une paix durable.
Fait à Port-au-Prince, le 20 septembre 2024
Besnard FELIX
Responsable de Programme d’Intervention
et de Réinsertion Sociale
Tél: (+509) 3847 8918