La Fondation « Zanmi Timoun » dénonce la condition de déportation des mineurs non accompagnés à Belladère par les autorités de la République Dominicaine
La Fondation « Zanmi Timoun » condamne fermement les récentes actions des autorités de la République Dominicaine concernant la déportation des mineurs non accompagnés au point frontalier de Belladère. Depuis plusieurs mois, une augmentation alarmante des expulsions de mineurs non accompagnés vers la ville frontalière de Belladère a été observée. Ces enfants, souvent vulnérables et sans protection, se retrouvent dans des conditions précaires, exposés à l’insécurité et à un manque criant de soutien.
En effet, le mardi 13 août 2024, une adolescente enceinte de quatre mois a été admise au centre de transit de « Zanmi Timoun » de Belladère après avoir fui des conditions de vie insoutenables en Haïti, cherchant refuge en République Dominicaine. Orpheline de père et victime de maltraitance de sa tante, elle a été appréhendée par les autorités dominicaines le 12 août 2024. Durant les 24 heures d’incarcération dans des conditions inhumaines, elle a subi des violences physiques de la part des agents de l’immigration, malgré son état de grossesse avancée. Le 21 août 2024, elle a été emmenée à l’hôpital Zanmi Lasante de Belladère pour un bilan médical, où elle a été diagnostiquée positive à la tuberculose, une condition nécessitant un traitement de six mois selon l’avis du médecin. Traumatisée et désespérée, cette adolescente souhaite retourner à Thiotte pour rejoindre sa famille.
Ces déportations de mineurs non accompagnés constituent une violation grave des droits de l’Enfant, protégés par la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, à laquelle la République Dominicaine est partie. Cette convention stipule, dans son article 22, que les États doivent garantir la protection et l’assistance des enfants réfugiés ou demandeurs d’asile, en particulier ceux non accompagnés. De plus, l’article 37 de ladite convention, interdit toute forme de traitement cruel, inhumain ou dégradant, ainsi que la privation arbitraire de liberté des enfants.
Face à ces constatations, la Fondation « Zanmi Timoun » appelle les autorités dominicaines à respecter les droits fondamentaux des enfants et à se conformer aux normes internationales en matière de protection des mineurs. Elle rappelle que la déportation de mineurs non accompagnés, et sans évaluation appropriée de leurs besoins, constitue une violation grave de leurs droits. Par ailleurs, elle exhorte également les autorités haïtiennes, la communauté internationale, les organisations de défense des droits humains, et les instances humanitaires à intervenir d’urgence pour garantir la sécurité et le bien-être de ces enfants. Il est impératif que des mesures soient mises en place pour offrir une assistance appropriée et pour veiller à ce que ces mineurs reçoivent une protection adéquate et des soins nécessaires. La Fondation « Zanmi Timoun » reste résolue à défendre les droits des enfants et appelle à une action concertée pour mettre fin à ces pratiques inacceptables de violations des droits de l’Enfant.
Fait à Port-au-Prince, le 28 août 2024
Manoach PRESNA
Responsable de Programme
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