La vie des enfants se trouve en lice face à la crise sécuritaire : la fondation « Zanmi Timoun » exige de l’État haïtien des dispositions pour contrecarrer ce phénomène
La fondation « Zanmi Timoun » observe depuis le début de l’année 2024 l’extrême gravité de la crise sécuritaire que connait Haïti. À cet effet, les menaces quotidiennes et constantes des bandes armées qui se tournent autour des affrontements avec les agents des forces de l’ordre ne sont pas sans conséquences sur la vie des gens. Cette situation a particulièrement mis en péril la vie des enfants haïtiens. Comme organisme de défense des droits de l’Enfant, la fondation « Zanmi Timoun » reste préoccuper face à cette dérive.
En effet, la fondation « Zanmi Timoun » constate depuis les trois premiers mois de l’année 2024 et ceci sans arrêt, l’augmentation des cas de décès du côté des enfants lors des affrontements entre groupes armés et les agents de la police. Pour de plus amples éclaircissements, le Haut-Commissariat des Nations Unies a publié un rapport démontrant qu’au moins 82 enfants ont été tués ou blessés lors des affrontements avec les forces de l’ordre durant le premier trimestre de l’année 2024. Cela prouve à quel point la vie de ces derniers est menacée dans le pays face à cette crise sécuritaire. Parallèlement, cette situation impacte grandement les conditions de vie des enfants vivant dans les quartiers défavorisés où aucun investissement social n’est faite en leur avantage pour améliorer leur situation: investissement en éducation de base, en formation professionnelle et technique, en développement de talents artistique etc. Cela dit, l’État n’a mis en place aucune structure rigoureuse qui pourrait permettre aux enfants soldats d’être réinsérés dans la société.
Cependant, cela ne devrait pas être le cas, puisque Haïti fait partie des pays qui ont des règles légales pouvant permettre à tous les enfants de jouir pleinement leurs droits. Il faut rappeler l’existence d’un cadre juridique haïtien clair reflétant la manière dont l’État haïtien devrait se comporter pour garantir les droits de l’Enfant dans le pays. Parmi les documents clés, nous retrouvons la Constitution haïtienne de 1987 et la Convention relative aux droits de l’Enfant de 1989, lesquels documents nous exigent des éléments pertinents en faveur du bien-être des enfants haïtiens. Tandis que l’État n’assume pas sa responsabilité par le fait que certains de ces articles pouvant garantir leurs droits en vue d’assurer l’avenir dans le pays sont négligés.
Partant de ces constats, la fondation « Zanmi Timoun » exhorte l’Etat haïtien à garantir le droit à la sécurité des enfants sur tout le territoire national et à agir rapidement en vue d’établir un climat de paix et de sérénité pour l’épanouissement de ces derniers. En outre, compte tenu de la précarité des enfants, elle exige à l’État haïtien d’établir une politique de réinsertion des enfants en situation plus difficile dans la société, et, cette réinsertion devrait prendre en compte l’aspect éducatif en priorisant la formation professionnelle afin qu’ils puissent avoir la possibilité de gagner leur vie sans être impliqué dans des activités illégales. Enfin, la fondation « Zanmi Timoun » dénonce énergiquement l’inaction de l’État haïtien qui laisse aux malfrats la possibilité d’intégrer des enfants vulnérables dans des activités malhonnêtes, qui, en conséquence pourraient leur coûter la vie.
Fait à Port-au-Prince, le 3 mai 2024
Manoach PRESNA
Responsable de programme
Tel : (509) 3746 7196/3396 1778