A l’occasion de son 20eme anniversaire, la Fondation « Zanmi Timoun » invite tous les acteurs à une réflexion profonde sur la situation des droits de l’enfant face à la crise que traverse le pays
Depuis deux (2) décennies, la Fondation « Zanmi Timoun » travaille pour la protection, la promotion et la défense des droits de l’Enfant dans le pays. Ce 13 février 2021 rappelle les vingt (20) ans de l’organisation dans le domaine des Droits Humains, spécifiquement des droits de l’Enfant. Vingt (20) années marquées par une bataille constante en défendant les Droits de l’Enfant, surtout les plus défavorisés dans un pays où les droits les plus élémentaires sont constamment négligés.
C’est avec un sentiment de peine et de tristesse que la Fondation « Zanmi Timoun » célèbre ces 20 ans de lutte dans le domaine de la protection de l’enfant. Car, étant conscient de l’ampleur des défis qui restent à relever au sein de la communauté haïtienne, en lieu et place de la célébration de son 20eme anniversaire, l’organisation invite tous les acteurs de la vie nationale à une réflexion profonde sur l’avenir des enfants d’Haïti face à la crise que traverse ce pays. De ce fait, elle s’efforce malgré tout d’accomplir sa mission qui est de contribuer au changement social et économique du pays en accompagnant des enfants et des jeunes démunis.
En effet, il n’est pas un secret pour personne que la situation des enfants en Haïti ne cesse de se détériorer, et entrave les conditions existentielles des enfants. La pertinence des crises sociopolitiques depuis plus d’une décennie met en péril leur avenir. Les violations des droits de l’enfant progressent de jour en jour et entrainent une certaine inquiétude au sein de la société, particulièrement au sein des familles. La situation de bon nombre d’écoles est compliquée, des grèves récurrentes dans les établissements scolaires publiques avec l’absence de professeurs. De nos jours, la sécurité des enfants est banalisée, avec la monté de la crise politique, les actes de violences envers eux se sont amplifiés. Ils sont souvent victimes de toutes sortes de maltraitance, de bastonnades, d’abus sexuels, de viols, spécialement les fillettes, et toutes autres choses dégradantes. Dans plusieurs zones de l’aire métropolitaine et même dans les villes de provinces et des sections communales les enfants sont engagés dans des luttes armées. Ils voient quotidiennement leurs droits violés.
Les familles en grande partie vivant dans les quartiers défavorisés sont désarticulées et on constate une absence très remarquée de l’Etat. De ce fait, la Fondation « Zanmi Timoun », pour pallier à ce problème invite l’Etat haïtien à assumer ses responsabilités vis-à-vis des enfants. Durant ces vingt (20) dernières années, l’organisation a contribué à la réinsertion sociale, scolaire et professionnelle des jeunes des quartiers défavorisés, a fait des plaidoyers pour le respect des droits de l’enfant, a travaillé pour l’élimination de la détention préventive prolongée des jeunes adolescents dans les différentes juridictions pénitentiaires du pays grâce au support de différents partenaires.
Comme il est édicté dans la Convention relative aux Droits de l’Enfant dans son article 2 alinéa 1 : « Les Etats parties s’engagent à respecter les droits qui sont énoncés dans la présente Convention et à les garantir à tout enfant relevant de leur juridiction, sans distinction aucune, indépendamment de toute considération de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou autre de l’enfant ou de ses parents ou représentants légaux, de leur origine nationale, ethnique ou sociale, de leur situation de fortune, de leur incapacité, de leur naissance ou de toute autre situation. ». Alors, la Fondation Zanmi Timoun exige à l’Etat Haïtien de respecter ses obligations envers les enfants en garantissant les différents droits qui leur sont inhérents.
La Fondation « Zanmi Timoun » profite de l’occasion pour lancer un cri d’alarme aux autorités étatiques pour un plein respect des Droits de l’Enfant dans le Pays, en particulier les enfants des quartiers défavorisés où les conflits armés affectent considérablement la population haïtienne.
Fait à Port-au-Prince, le 12 Février 2021
Joseph Richard FORTUNÉ
Responsable de Communication
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