La Fondation « Zanmi Timoun » recommande à l’État haïtien de garantir les droits fondamentaux des enfants en Haïti
La Fondation « Zanmi Timoun » recommande à l’État haïtien de garantir et de respecter les droits fondamentaux des enfants auxquels il a pris des engagements en ratifiant la Convention relative aux droits de l’Enfant de 1989. La Fondation « Zanmi Timoun » rappelle aux autorités étatiques que d’après l’article 2 de cette convention, ces engagements ont été pris pour tous les enfants se trouvant sur le territoire national, sans distinction aucune.
En effet, 20 novembre est la date retenue par l’Assemblée générale des Nations Unies pour commémorer la journée mondiale de l’Enfance et à laquelle coïncide l’adoption de la Convention Relative aux Droits de l’enfant. Cependant, cette année ces deux événements d’importance majeure pour le droit des enfants, sont célébrés en Haïti par un ensemble de crises sociopolitiques qui impactent le quotidien des enfants.
Les droits des enfants sont constamment violés, comme le droit à la santé, à l’éducation, à l’identité, le droit à l’alimentation, le droit aux loisirs entre autres. Sur le plan éducatif, pour le début de cette année académique les élèves ont déjà perdu un nombre important de jours de classe, soit par des troubles politiques, associés à l’insécurité, soit par la pénurie du carburant, ce qui pourrait dans une certaine mesure, créer un déséquilibre et un désavantage énorme pour la réussite des élèves à la fin de l’année scolaire. Alors que, dans le nouveau calendrier scolaire remanié 2021-2022 du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) le nombre de jours de classe est 176, ces troubles à répétition empêchent les élèves de jouir pleinement du droit à l’éducation, particulièrement ceux et celles vivant dans les quartiers populaires. La Fondation « Zanmi Timoun » souligne également que d’autres enfants démunis n’ont aucun accès à l’éducation dans le pays depuis de nombreuses années.
Le droit à la santé n’est pas épargné. L’État haïtien reconnait le droit à la santé de tous (tes) les citoyens/ennes quel que soit leur rang social, selon les prescrits de la Constitution haïtienne de 1987 en ses article 19 et 23. Il accepte l’article 24 de ladite convention, le droit de l’Enfant de jouir du meilleur état de santé possible et de bénéficier de services médicaux. Alors, des femmes enceintes sont souvent contraintes d’aller accoucher dans les hôpitaux étrangers soit aux États-Unis, au Canada ou en République Dominicaine puisque, ceux d’Haïti ne disposent pas de matériels adéquats pour des prises en charge appropriés en cas de complication pour le nouveau-né.
Dans le budget de l’exercice fiscal 2020-2021, le montant alloué à la santé et à l’éducation s’élevait à 5.3 milliards de Gourdes dont, 1,166,984,208 Gourdes pour la santé ce qui représente 2.6% de l’enveloppe globale. Cela montre clairement que le droit à la santé n’est pas la priorité de l’État haïtien. Ce qui fait que les familles défavorisées sont assez souvent les principales victimes puisqu’elles ne peuvent pas se payer le luxe d’aller ailleurs pour des soins sanitaires.
La tendance n’est pas différente, sur le plan alimentaire, selon les projections du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef) 86,000 enfants haïtiens de moins de cinq (5) ans souffrent cette année de malnutrition sévère, contre 41,000 l’année dernière. Malheureusement, aujourd’hui avec la situation actuelle le constat est beaucoup plus flagrant, car on s’achemine à une détérioration galopante du droit à alimentation en Haïti. Ainsi, le manque d’engagement et l’irresponsabilité de l’État fait que, le droit des enfants d’avoir un niveau de vie suffisant qui inclut l’alimentation, n’est pas respecté en dépit de sa prescription dans l’article 27 de ladite convention.
La Fondation « Zanmi Timoun » constate que, 32 ans après l’adoption de la Convention relative aux de l’Enfant par l’assemblée générale des Nations Unies, les droits des enfants en Haïti ne cessent d’être foulé aux pieds. L’État haïtien n’est toujours pas en mesure de respecter et de faire respecter ce qui est dit dans ladite Convention. La façon dont on traitre les enfants en Haïti constitue une violation grave de la Convention et des lois haïtiennes en vigueur.
La Fondation « Zanmi Timoun », organisme de défense et de promotion des droits de l’Enfant, encourage, ce 20 novembre 2021, une journée de réflexion et de plaidoyer auprès des autorités haïtiennes pour qu’il y ait une véritablement politique de protection, et qu’elle soit applicable par toutes les instances œuvrant dans le domaine de la protection de l’Enfant en Haïti.
Fait à Port-au-Prince, le 19 novembre 2021
Joseph Richard FORTUNE
Responsable de communication
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