12 juin : journée mondiale contre le travail des enfants, la Fondation « Zanmi Timoun » est préoccupée par le travail des enfants en Haïti

La Fondation « Zanmi Timoun » rappelle que le nombre d’enfant astreint au travail à l’échelle mondiale est environ de 160 millions. Pire encore, 79 millions d’entre eux exercent des activités dangereuses. En d’autres termes, ils sont exposés à des activités susceptibles de compromettre leur bien-être moral, mental et physique. C’est bien évidemment dans le cadre d’une vaste campagne contre ce fléau que l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a proclamé, en 2002, le 12 juin journée mondiale contre le travail des enfants. En Haïti, ce phénomène n’est en aucun cas une préoccupation pour les autorités publiques.
En effet, selon la Banque mondiale, Haïti reste le pays le plus pauvre du continent américain. Cette pauvreté serait due à une crise multidimensionnelle incessante qui a sévèrement endommagé les infrastructures de base du pays. Cette situation a plongé de nombreuses familles dans des conditions de vulnérabilité économique extrême. Et du même coup, elle a transformé 400 mille enfants en travailleurs domestiques. Parmi eux, 286 milles, âgés entre 5 et 14 ans ont effectué leurs taches dans des conditions inhumaines ou encore similaire à la servitude. A part l’interdiction de travailler à cette catégorie par la législation en vigueur, ces enfants, séparés de leurs familles, s’exposent aux risques de longues journées de travail atroce non rémunéré, de l’inaccessibilité aux activités créatives, de la déscolarisation, des violences verbales ou physiques et de l’exploitation et abus sexuels.

L’enfant en domesticité n’est pas unique conséquence de la désarticulation de l’économie haïtienne. Celle-ci a également contraint un grand nombre d’enfants de se battre dans les rues pour subvenir à leurs besoins. Livrés à eux-mêmes, sans aucune protection familiale ou juridique, leur espace de travail s’est transformé rapidement en un contexte de privation des droits fondamentaux de l’Enfant. En effet, ils sont souvent des proies faciles à la prostitution et la criminalité organisée.

En somme, tous ces facteurs comportent des risques susceptibles de mettre en péril l’épanouissement et le bien-être de l’Enfant. En effet, sur le plan psychologique, les conditions de travail sont stigmatisantes et dévalorisantes, et peuvent asséner un grand coup à l’estime de soi de l’enfant. Sur le plan physique, elles peuvent porter atteinte au développement de l’enfant. Compte tenu de ces impacts, la Fondation « Zanmi Timoun », exige à l’État haïtien la création d’un climat favorable au respect des droits des enfants tout en instituant des mécanismes en vue d’enrayer le travail des enfants dans le pays.

Port-au-Prince, le 12 juin 2023

Besnard FELIX
Responsable d’Assistance Psychologique
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